Adhésion

"Voulant préférer miséricorde à la rigueur des lois"

lettre de rémission de Louis XV en faveur d'un criminel (1730)

Le document présenté ce mois-ci est une lettre de rémission accordée à Jean Griffeuille, domestique, originaire du village de la Cassaigne (aujourd’hui Lacassagne), paroisse de Labesserette. La lettre de rémission est un acte de la Chancellerie par lequel le roi octroie son pardon, sa grâce ou son indulgence, à la suite d’un crime ou d’un délit, allant contre le cours ordinaire de la justice. Toutefois,......[Lire la suite]

 

Livret militaire d'une gueule cassée

Adrien Antoine Cambon est né le 12 mars 1891 à Parlan, il est sabotier.
 
D’après sa fiche matricule, Adrien Cambon est ajourné en 1912 pour « faiblesse ». Il est finalement déclaré bon pour le service auxiliaire en 1913 et est incorporé le 9 octobre de cette même année au 6e Régiment d’infanterie coloniale, en casernement à Lyon. La commission de réforme du Rhône du 23 décembre 1914 le déclare apte au service armé :  il part alors sur le Front.
 
Le 6e régiment d’infanterie coloniale est rattaché d’octobre 1914 à juin 1915 à la 76e Division d’infanterie, puis du 16 juin 1915 à novembre 1918 à la 15e Division d’infanterie coloniale. C’est avec cette dernière, qu’Adrien Cambon participe entre autres à la Seconde bataille de Champagne. Cette bataille, débutée le 22 septembre 1915 par de nombreux tirs d’artillerie sur les lignes allemandes, ne s’achève que le 9 octobre.
 
L’assaut est donné le 25 septembre à 9h15 du matin avec quelques 500000 soldats. Le Journal des marches et des opérations (JMO) du 6e régiment d’infanterie coloniale indique que lors de ce premier jour de combat 38 hommes sont tués, 295 sont blessés et 457 portés disparus.
 
Adrien Cambon fait partie des nombreux blessés. Alors qu’il se trouve à Souain (Marne) une balle l’atteint au visage « plaie de la région sus maxillaire gauche, plaie de la langue, perforation du voile du palais, fracture double du maxillaire inférieur », à la main « plaie légère de l’auriculaire gauche ». Son livret militaire, témoin matériel de la violence des combats, est traversé par le même projectile.
 
Le livret individuel ou militaire est un document d’identité où sont enregistrées toutes les étapes de la carrière militaire d’une personne. Il est personnel et doit être conservé par le soldat, la page 3 du livret indique « Le livret doit être conservé avec le plus grand soin. Tout homme reconnu coupable de négligence à cet égard est passible de peines disciplinaires ».
Ce document fournit de précieux renseignements : état civil complet (date, lieu de naissance, parents, domicile, profession), description physique, degré d’instruction, indications sur la carrière militaire (participation à un conflit, matériel et habillement fournis, blessures, décorations).
 
Suite à cette blessure, Adrien Cambon est transféré à l’hôpital temporaire 71, au lycée Carnot de Dijon ; avant d’être dirigé vers un hôpital spécialisé dans les plaies de la face. Il est admis à la réforme par décision ministérielle du 10 janvier 1917.
Blessé au niveau du visage, il est désormais une « Gueule cassée », terme qui désigne les survivants de la 1ère Guerre mondiale ayant subi une ou plusieurs blessures au combat et affectés par des séquelles physiques notamment au niveau du visage.
 
Adrien Cambon rentre dans son foyer à Parlan et reprend son travail de sabotier. Il est membre actif de l’Union fraternelle des mutilés de la guerre du Cantal.

Sources : Mémoire des Hommes, JMO du 6ème Régiment d'Infanterie coloniale

Document rédigé par Laure Barbet

 

                               Cote ADC : 1 J 1306 et 1 R 1697.

      

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