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L'Archivothon
la fabuleuse histoire du fonds Chevalier
(collection Brou de Laurière)

 

M. Patrick Brou de Laurière possédait à Salers la maison Flaugeac, où il venait quelques jours par ans, sans y séjourner véritablement. Ce Périgourdin était une figure de Salers, affable et excentrique. Il est mort à l'été 2010, ayant pris ses dispositions pour que ses biens servissent au financement de la recherche médicale. Ses exécuteurs testamentaires passèrent à Salers début août, emportant les objets de valeur pour qu'ils fussent vendus à Périgueux, laissant la bibliothèque sur place pour qu'elle fît l'objet d'une vente à Aurillac ; quant aux archives, M. le maire de Salers avait toute latitude d'en disposer. C'est ainsi que le directeur des Archives départementales du Cantal reçut un appel de M. Maltcheff, et qu'il alla, aidé de M. Philippe Garrigue, historien bien connu de Salers, récupérer un très beau fonds d'archives de la famille Chevalier (fin XVIe-XVIIIe siècle).

En janvier 2012 parut le catalogue de la vente aux enchères de Périgueux. Plusieurs lots d'archives concernent le Cantal, manifestement une portion du fonds Chevalier de Salers, y figuraient. Les enchères du 22 février dépassèrent malheureusement les plafonds des ordres donnés par les Archives départementales, et un seul des cinq lots fut acquis par le Conseil général.

Peu de temps après, divers internautes sagraniers virent apparaître sur internet, vendus à la pièce, des documents d'archives provenant manifestement de ce fonds acquis à Périgueux. Le dépeçage avait commencé !
Dans l'impossibilité d'intervenir sur chaque enchère électronique, l'archiviste commençait de baisser les bras lorsque Mme Fernandez, ainsi que MM. Rivalin, Tartaud-Gineste et Combes, contactant les vendeurs, leur demandèrent à quel prix ils consentiraient à revendre l'ensemble du fonds. Ces marchands « auto-entrepreneurs » de Montluçon firent une proposition qui leur constituait une marge confortable, mais moins importante que celle qu'ils escomptaient ; néanmoins elle les dispensait du fastidieux travail de mise sous plis des documents vendus à la pièce.
Les Archives départementales proposèrent une somme correspondant, arrondie à quelques centaines supérieures, au plafond de leur ordre d'achat.

Et commença alors, grâce à l'association Aprogemere, et sous l'impulsion de son président Claude Cheymol, un véritable Archivothon.
L'association « Photothèque et Archives cantaliennes » de soutien aux Archives publiques, contribua elle aussi. Les membres d'Aprogemere firent chèque et promesses de don, qui dépassèrent même de 1 588 euros la somme requise.

Le voyage à Montluçon fut une formalité, et l'ensemble du fonds (si ce n'est trois petits lots, mineurs, acquis par une autre personne, et dont il faut espérer qu'on puisse les racheter en bloc) est désormais aux Archives départementales. Il s'agit d'un fonds important (12 mètres linéaires) portant sur la famille Chevalier et ses collatéraux. A Salers, tout commence par les vaches et le fromage ; les Chevalier « investissent » leurs profits dans des études de droit et de théologie. Ils deviennent ecclésiastiques, avocats, magistrats au bailliage de Salers, maire de la ville. Le fonds d'archives reflète les activités agricoles, juridiques et politiques de cette famille notable de Salers, dans les actuels cantons de Salers, de Pleaux et de Mauriac.

Le Conseil général du Cantal souhaite adresser ses plus vifs remerciements à tous ceux qui ont contribué à cet Archivothon.

Les contributeurs, les membres d'Aprogemere et de Photothèque et Archives cantaliennes sont invités à découvrir ce fonds, le lundi 23 avril 2012, à partir de 14 h, aux Archives départementales du Cantal (entrée par le 1, rue du 139e RI). Cette séance sera consacrée au « dépliage » du fonds et à son tri. L'objectif, si ce travail collectif fonctionne, serait que le fonds puisse être classé courant 2012.






Diplôme de licence en droit d'Antoine Chevalier,
de Salers (21 mai 1687)

 

Le diplôme, sur parchemin, est signé de Pierre Parrinel, chancelier de l'université de Cahors, dont le nom figure en latin, en lettres capitales à la première ligne du texte. Créée en 1332 par le pape cahorsin Jean XXII, cette université fut rattachée à celle de Toulouse en 1751.
Il n'y avait pas d'université à Clermont ni à Limoges sous l'Ancien Régime : Cahors était donc l'université la plus proche pour un Sagranier. Le parchemin porte le timbre des généralités de Toulouse et Montauban.
La licence « en droit pontifical » (c'est-à-dire en droit canon) et en droit civil a été soutenue devant Antoine Dupuy, qualifié de « doctissimus ».
Le sceau armorial porte un écu écartelé portant en 1 et 4 un cœur ardent ; les quartiers 2 et 3 sont indistincts. Il est contenu dans une boîte métallique attachée au parchemin par un lacs de soie rouge et verte.Antoine Chevalier, muni de cette licence, put occuper des fonctions de magistrat au bailliage de Salers.
Les maisons que l'on peut admirer à Salers ont été construites par ces familles de notables, riches propriétaires terriens devenus jurisconsultes, magistrats ou ecclésiastiques.

 

 

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