Adhésion

"Voulant préférer miséricorde à la rigueur des lois"

lettre de rémission de Louis XV en faveur d'un criminel (1730)

Le document présenté ce mois-ci est une lettre de rémission accordée à Jean Griffeuille, domestique, originaire du village de la Cassaigne (aujourd’hui Lacassagne), paroisse de Labesserette. La lettre de rémission est un acte de la Chancellerie par lequel le roi octroie son pardon, sa grâce ou son indulgence, à la suite d’un crime ou d’un délit, allant contre le cours ordinaire de la justice. Toutefois,......[Lire la suite]

 

La Bête du Gévaudan dans le Cantal ....

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Jeanne Boulet, voilà l’identité de la première victime officielle de la bête du Gévaudan. Cette jeune fille de 14 ans a été dévorée le samedi 30 juin 1764 près de Saint-Etienne-de-Lugdarès (Ardèche).

Elle marque le début de trois longues années de terreur.

La Bête du Gévaudan a sévi principalement dans les départements de la Lozère et de la Haute-Loire, sans pour autant s’y arrêter puisque son champ d’action comprenait l’Ardèche, l’Aveyron et le Cantal.

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En effet, sur les 83 décès retenus par Jean-Marc Moriceau dans son ouvrage La Bête du Gévaudan, 11 victimes sont à déplorer dans notre département. Principalement à l’est, les communes touchées sont Lorcières (4 décès) puis, avec une victime chacune Védrines-Saint-Loup, Maurines, Ruynes-en-Margeride, Lastic, Clavières et La Chapelle-Laurent.

D’après le registre paroissial de Védrines-Saint-Loup, Catherine Chastang, 45 ans, est la première victime cantalienne. Le 15 décembre 1764, tandis qu’elle garde ses bestiaux près des bois de la Bassie à quelques 1200 mètres d’altitude, elle est surprise et dévorée par la Bête.

Près d’un mois plus tard, une jeune fille de 11 ans est, elle aussi, tuée sur la communes de Maurines.

Durant le mois de janvier 1765, cinq décès sont comptabilisés dans le Cantal. Souvent jeunes, les victimes sont des bergers ou des travailleurs de la terre, comme Catherine Boyer qui épandait du fumier lors de l’attaque. Gravement blessée à Lastic le 15 janvier, elle succombera à ses blessures le 27 mars à l’hôpital de Saint-Flour.

Trois autres attaques auront lieu dans le Cantal en 1765, dont celle d’Agnès Mourgues âgée de 11 ans. Le 21 décembre, à plus de 1100 mètres d’altitude, sur le flanc ouest du mont Mouchet, la jeune bergère est « dévorée par la bête féroce qui court dans le pays », d’après l’acte de sépulture dressé par l’abbé Ollier. Elle tente de se défendre en lui jetant des pierres, en vain, avant d’être égorgée par son agresseur qui emporte son corps. Sa dépouille est retrouvée par d’autres gardiens. La bête a dévoré une partie de l’enfant, « les épaules, le devant des mamelles, le mollet d’une jambe ». Elle sera inhumée le lendemain dans sa paroisse de Lorcières.

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Durant l’année 1766, sept enfants sont tués parmi lesquels Marguerite Lèbre. Attrapée devant sa grande sœur, sur la commune de Clavières, juste en contrebas du mont-Mouchet, elle meurt « des blessures que lui avait fait la bête ». Agée de six ans à son décès, elle est la plus jeune et l’ultime victime de la créature dans le département.

Les attaques se poursuivent jusqu’en 1767. La dernière victime Jeanne Bastide, 19 ans, est tuée le 17 juin sur la commune de Desges en Haute-Loire.

Durant ces trois années de psychose, nombreux sont ceux qui tentent d’abattre la Bête du Gévaudan parmi lesquels le Capitaine Duhamel et les dragons d’infanterie de Clermont-Prince, ou encore les deux gentilshommes normands Jean-Charles et Jean-François Vaumesle d’Enneval. Ils organisent tour à tour de nombreuses battues et divers stratagèmes pour éliminer le coupable.

Le carnage ne cessant pas, Louis XV décide d’envoyer en Gévaudan son lieutenant de chasse et porte-arquebuse François Antoine. Le 20 septembre 1765, lors d’une battue, un grand loup est tué. D’après un rapport dressé par le porte-arquebuse : « ce pourrait bien être la bête féroce ou le loup dévorant qui a tant fait de ravages ». La bête est présentée au roi et sa famille à Versailles, le 1er octobre.

Toutefois les massacres reprennent en fin d’année 1765.

C’est lors d’une battue organisée par le maquis d’Apcher, sur la face nord du mont Mouchet, que Jean Chastel abat d’un seul coup de fusil un grand canidé. Le marquis fait établir un procès-verbal de destruction où la bête est décrite avec précisions, tandis que 26 témoins oculaires viennent l’identifier et confirmer qu’il s’agit bien de la responsable des massacres. On retrouvera dans son estomac « des os de mouton et la tête du fémur d’un jeune enfant ». Chastel monte à la cour et présente le cadavre dans un état de décomposition avancée. Il touchera 72 livres de prime et les restes de la bête seront enterrés en région parisienne.

La Bête du Gévaudan n’est plus mais le mythe est né.

                                                                                              Cote ADC : 2 E 251-1, 2 E 107-1 et E DEP 51

Sources :

La Bête du Gévaudan, Jean-Marc Moriceau, 2008 ;

Sur les traces de la Bête du Gévaudan et de ses victimes, Bernard Soulier, 2011 ;

La Bête du Gévaudan, la fin de l’énigme, Jean-Marc-Moriceau, 2015.

Note rédigée par Laure BARBET 

                                                                                                                                                   

 

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